vendredi 1 juillet 2011

Aussi loin que je puisse aller - projet de livre 43

 



" La vie, pour un artiste, devrait être d' œuvrer pour lui-même sans préoccupations des résultats de son œuvre  par rapport aux marchands, aux critiques, aux amateurs, mais seulement dans la joie que cette œuvre peut lui donner : curiosité merveilleuse de soi-même, introspection lumineuse, jamais complètement satisfaite, chaque jour renouvelée ; plus excitante, plus virilisante que tous les aperçus sur les costumes de bains. Voilà la trente-troisième position qui restait à trouver ! "

Francis Picabia, écrits **, 1929.

16 commentaires:

  1. peut etre picabia avait raison, mais si un' oeuvre plait meme aux autres je crois que l'artiste ne se vexera pas...:)
    le regard de l'autre est ce qui nous pousse

    RépondreSupprimer
  2. Remarque fort judicieuse Hobina ! Certains affirment même qu' une œuvre d' art qui n' est pas regardée n' existe pas !
    D' autres, comme Picabia prônent l' incognito...Tiens, Dubuffet avait-il un prédécesseur ?

    RépondreSupprimer
  3. 33ème position?
    Picabia nous fait-il son kamasutra ou bien son chemin de croix?

    Quant à son " introspection virilisant"...que dire de toutes ces "peintresses"et autres "sculptrices" ? La création (et son excitation) serait elle réservée à la gent masculine?

    Bon, je retourne peindre : c'est trop bon!
    A.

    RépondreSupprimer
  4. Ouh là là, Arthémisia, vous connaissez bien Picabia, l' homme à femmes et l' ultra sensible à la fois ?!
    Le " viril " a t-il ce sens des suffragettes contemporaines ?
    Il me semble que Picabia compare l' œuvre d' art à une femme et il a l' air de l' adorer ! Il semble plein d' invention, d' attention, d' imagination fantasque et d' étonnement à son égard.
    D' ailleurs sa biographie nous le décrit comme un éternel amoureux.
    Et les peintresses, elles veulent le membre/pinceau ?
    Qu' à cela ne tienne ! :)

    RépondreSupprimer
  5. Oui, c'est bien interprété, et en mots, et en image. Merci pour la citation.

    RépondreSupprimer
  6. Merci surtout de votre passage ici joye !
    Dois-je avouer que cette phrase de Picabia illustre un peu ma pratique personnelle ?
    Trente cinq années de pratique régulière, accumulation de milliers de dessins, agrafages, empreintes sans jamais chercher systématiquement à montrer, ayant dès l' origine pris un pseudo pour dissocier une triple activité de poète, de critique d' art et d' artiste si on veut l' appeler comme cela !
    Et pratiquant une activité professionnelle par ailleurs...
    Envie de classer tout cela désormais.

    RépondreSupprimer
  7. Qu' à cela ne tienne ! :)
    il en m'en faut pas plus ->>>
    http://youtu.be/Ybea868xDW0
    ;)!!!!!!

    RépondreSupprimer
  8. Le 3 juillet 2011 12:36, il faut lire :
    " Le mot " viril " avait-il ce sens que lui donnent les sufragettes contemporaines ?"
    Avec mes excuses!

    RépondreSupprimer
  9. Pour moi il ne fait que s'opposer au féminin...!
    Mais je n'oppose pas les hommes et les femmes : je préfère de loin leur trouver des complémentarité et éviter de voir une femme qui tient un pinceau comme une entité en mal (mâle) de virilité. Pas plus que je ne vois un désir d'utérus chez un homme qui berce un bébé!
    Trop de clichés que tout cela.

    RépondreSupprimer
  10. Arthémisia, j' oppose le masculin au féminin... Une femme peut-être virile ( force de créativité ) sans être une virago ?
    Un exemple, celui de Louise Nevelson :

    " Je me rappelle un jour de la fin des années trente où je me trouvais au restaurant du Waldorf avec quelques hommes et Mike. Nous parlions de sculpture. Il y avait un sculpteur grec... qui peignait ses sculptures. Ils parlaient d'art très sérieusement, particulièrement de sculpture et ils m'ont dit : « Vous savez, Louise, il faut en avoir dans le pantalon pour être sculpteur ». J'ai répondu : « J'en ai ». J'ai su à cet instant que je ne laisserais jamais quoi que ce soit de ce style se mettre au travers de ma route.
    Personne n'a le monopole de la créativité. Je ne sache pas que le créateur des humains n'ait donné de cerveau qu'à un seul sexe. Je n'ai jamais reconnu cette distinction. Il me semble que j'ai toujours été persuadée que j'étais née avec un cerveau et j'ai toujours voulu vivre ma vie comme je l'entendais. J'étais si absorbée par ce que je faisais, par les problèmes de création, que, à cette époque, je n'étais pas consciente de l'existence de cette sorte de préjugé."

    Louise Nevelson,Aubes et Crépuscules, Conversations avec Diana Mac Kown, des femmes édition 1983.

    RépondreSupprimer
  11. Et pourtant ils existent ces fichus préjugés, dans la création comme ailleurs.Je ne me sens pas une suffragette en disant ça...juste une femme qui vit et se sent vivre dans un monde où la masculinité est encore et toujours présentée comme une supériorité, un atout.

    C'est pour cela que je me méfie de tout ce qui lie la création à l'appartenance à un sexe ou à un autre. Le Faire (en son sens le plus large) n'est pas l'apanage de ceux qui en ont ou pas.
    Pas plus que le cerveau, le coeur, l'âme et je ne sais quoi de facilités au sensible ou technicistes.
    Pour paraphraser une lettre de Léonce Rosenberg je suis certaine que la création ne peut être issue que du travail, de la patience, du silence, loin de l'arrivisme, du cabotinisme, et de la réclame, par la foi, l'union, et la pureté...autant de valeurs communes, s'ils le veulent, aux femmes et aux hommes...que j'aime!

    RépondreSupprimer
  12. cette lettre était l'ordre du jour à tous les croyants du cubisme. Elle a été écrite par LR à Juan Gris en 1916.

    RépondreSupprimer
  13. Que puis-je vous répondre Arthémisia ?
    Entièrement d' accord avec vos propos !
    Cela par contre, demande souvent du temps et de l' énergie, tant on a tendance à acquiescer à ce que nous voulons voir ou croire.
    ( Je me permets de renvoyer ici au texte de Georges Borgeaud publié sur mon autre blog VERSUS ANIMA, http://staive-vestale.blogspot.com/ ),
    Georges Borgeaud préface Gino Severini - Témoignages 1963.

    RépondreSupprimer
  14. Eh bien , mon Dieu donnez moi SVP, encore du temps et de l'énergie!

    RépondreSupprimer
  15. Bien sûr, cette 33ème position est une anti-position, une contre performance, l' attitude de l' anti-concours par excellence !
    Cela m' a trotté dans le tête depuis hier, relancé par vos questions et remarques faites sur ce blog.
    Jusque au terme contemporain de performance..! Lorsque l' on connait la pratique dadaiste de Picabia et ses actions verbales !

    RépondreSupprimer